Au niveau cosmique, les déchets n'existent pas. Corollaire: nous sommes éternels.

S'il est vrai que la quantité de particules élementaires présentes dans l'univers n'a pas changé depuis le Big Bang, il y a environ 13,8 milliards d'années, et qu'elle ne changera jamais, on peut en conclure qu'il n'existe dans l'univers aucun véritable déchet au sens primordial du terme.

Puisque, comme l'énonçait Lavoisier (1743-1794), chimiste français du 18ème siècle, "rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme". Les particules élémentaires de la plus crasse des matières, le plastique par exemple, firent peut-être un jour partie des éléments fondamentaux du cerveau de Shakespeare. 

Au fil du temps, on est passé d'une conception atomique de la matière à une connaissance des composantes subatomiques (électrons + noyau atomique = protons-neutrons) pour en arriver aux particules élementaires (quarks - électrons), au-delà desquelles la division n'est plus possible. 

au niveau cosmique les dechets n existent pas

Quelle que soit la matière à laquelle nous soyons confrontés dans cet univers, elle se résume au niveau le plus bas à un assemblage de ces particules élémentaires. Libérées de leur association momentanée, qu'il s'agisse d'un corps humain, d'un galet ou d'un bout de plastique, ces particules élémentaires se ré-assembleront ou seront réassemblées pour former de nouvelles entités. 

À proximité directe, certaines matières peuvent être nocives pour leur environnement, leur écosystème naturel, mais à plus grande échelle, elles n'ont aucun impact destructeur, s'intègrent naturellement dans le continuum des choses. 

Le corollaire de cette observation est qu'au fond nous sommes toutes et tous éternels, poussières d'étoiles comme l'écrivait poétiquement en 1984 l'astrophysicien Hubert Reeves. Notre conscience ne se maintient peut-être pas en l'état en dehors de notre enveloppe charnelle, mais chacune de nos particules élementaires, chacun de nos quarks et électrons, s'en va composer une autre association momentanée.

Et n'en déplaise à certains, il se peut qu'une partie de ces quarks et électrons se retrouvent un jour dans un mug en plastique, un aérosol troueur de couche d'ozone ou un baril de pétrole, car même les éléments de synthèse ne sortent pas de nulle part, ils ne sont que l'assemblage forcé de particules pré-existantes. 

"Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme."

La plus belle des épitaphes, l'expression ultime de l'humilité.